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Camille Senon, une vie marquée par son arrivée sur les lieux du massacre d'Oradour

Publié il y a 3 jours

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© Radio France - Fabienne Joigneault

Camille Senon, dernier témoin du massacre d'Oradour-sur-Glane, est décédée ce jeudi 2 octobre à 100 ans. Elle avait 19 ans quand elle a découvert son village brûlé par la Das Reich le 10 juin 1944. Depuis, elle a fait de sa vie un engagement militant, féministe et mémoriel.

Camille Senon, dernière témoin du massacre d'Oradour-sur-Glane est morte à 100 ans ce jeudi 2 octobre. Rescapée du tramway qui arrivait de Limoges dans le village ce 10 juin 1944, elle était la dernière encore vivante à avoir côtoyé les Allemands qui venaient d'embraser le village et massacré 643 habitants.

Ce jour-là, Camille Senon a 19 ans et a perdu une grande partie de sa famille dans le massacre. "On nous a annoncé que les Allemands étaient à Oradour depuis le début de l'après-midi, qu'ils avaient téléphoné plusieurs fois et qu'Oradour ne répondait pas. Ça a été tellement horrible, dans les jours qui ont suivi, quand on a dû déblayer les ruines et les corps calcinés et tout, c'était affreux"

"Toute sa vie, elle a été une militante implacable"

Ce terrible 10 juin 1944 a forgé son engagement militant chez les communistes, pour les droits des femmes, ainsi qu'à la CGT et ce jusque dans les dernières années de sa vie. En 2016, à 91 ans, en plein débat sur la très controversée loi Travail, elle refuse la proposition du Premier ministre, Manuel Valls à l'époque, de l'élever au grade de commandeur de l'Ordre national du mérite. Elle écrit à Matignon pour dire qu'il n'est pas question pour elle d'accepter une décoration d'un gouvernement qui ne respecte pas les salariés. "Ce serait renier les engagements de toute ma vie", confiait-elle à ICI Limousin à l'époque.

Camille Senon était aussi investie dans la vie politique en 2014, où elle était candidate aux municipales à Limoges, sur la liste du Front de gauche. Au-delà de ces engagements-là, elle n'a surtout jamais cessé de transmettre la mémoire du massacre d'Oradour, en témoignant auprès des jeunes générations. "Toute sa vie, elle a été une militante implacable", se souvient Francis Dauliac, secrétaire départemental du PCF en Haute-Vienne. "Une femme féministe aussi, qui défendait l'ensemble des femmes et les salariées et donc qui était pour nous, un exemple dans le cadre du militantisme que chacun pouvait avoir."


Auteur : Jérôme Edant , Selma Riche ICI Limousin
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