Le jeune incendiaire de l'épicerie en centre-ville de Guéret condamné, un casier vierge jusque-là
Publié il y a 2 jours

Un jeune Guérétois à peine majeur a été condamné par le tribunal correctionnel de Guéret lundi 16 juin pour avoir cambriolé et mis le feu à l'épicerie Exotique 23 dans le centre de Guéret, plus tôt dans le week-end, avant de blesser le policier qui l'a maitrisé. Une première condamnation.
Placé en garde à vue dans la foulée des faits, le jeune Guérétois a rapidement avoué. Il explique que tout est parti d'un différent vendredi 13 juin dans l'après-midi avec le gérant de l'épicerie Exotique 23, qui l'a accusé de ne pas avoir payé toutes ses bières. Il s'énerve, part chez son père, récupère un marteau, de l'essence. Il revient à Guéret, boit, beaucoup, et brise la vitrine dans la nuit pour dérober des bières avant de répandre l'essence et mettre le feu. Il s'assoie non loin de là. C'est un policier qui habite dans les immeubles voisins qui a permis d'éviter un drame.
Un policier, réveillé par le bruit, permet d'éviter que l'incendie ne dégénère
Il est 3h45 quand ce policier-adjoint de 27 ans est réveillé par sa compagne : elle a entendu un bruit de vitre brisée. Le couple aperçoit le reflet des flammes dans la fenêtre. Immédiatement, la jeune femme appelle les secours tandis que le policier descend avec un extincteur. Il ne parvient pas à maitriser le feu déjà important. L'homme se tourne vers des témoins qui montrent un jeune homme, assis à proximité, casque de moto sur la tête. A son approche, le jeune tente de fuir, mais l'agent le retient, se prenant des coups au passage. Pendant ce temps, une brigade de police arrive et évacue les habitants de l'immeuble. Les pompiers parviennent à éteindre l'incendie vers 4h30 du matin, en l'empêchant de se répandre aux étages supérieures et permettant également de sauver une bonne partie de l'épicerie.
Des ennuis qui ont commencé il y a quelques mois seulement
Pendant l'audience, la présidente du tribunal tente de faire prendre conscience au jeune homme de la portée de ses actes : "Vous risquez dix ans de prison, vous comprenez pourquoi ?" lui demande-t-elle. "Parce que ça aurait pu avoir des conséquences graves" répond le jeune homme. "Oui. L'épicerie est au rez-de-chaussée d'un immeuble de trois étages... où tout le monde dormait... On a eu énormément de chance qu'un policier habite juste au-dessus et intervienne. Vous auriez pu tuer des dizaines de personnes" poursuit la juge. Le jeune homme reste silencieux, il semble accuser le coup.
Puis elle essaie de comprendre le parcours de ce jeune homme à l'allure soignée qui a fêté ses 18 ans en avril dernier, fils de fonctionnaires, jusque-là sans histoire... avant de commencer à boire, il y a quelques mois de cela. D'abord suspecté d'avoir dégradé des rétroviseurs, affaire pour laquelle il sera jugé prochainement, et puis là, cet incendie qui aurait pu très mal finir. "Je me dégoûte, je ne me reconnais pas, c'est l'alcool, je veux arrêter" répète le jeune à la barre, même s'il n'explique pas ce qui le pousse à boire. "Un passage à l'acte aussi significatif ce n'est pas tous les jours, vos regrets semblent sincères mais en cas de récidive, je serai intraitable" conclut la procureure avant de requérir une peine de prison aménageable.
Il portera un bracelet électronique pendant six mois
Les réquisitions de la procureure ont été suivies par les jurés. Le jeune homme a été condamné à 18 mois de prison : un an avec sursis probatoire et six mois de prison ferme, qu'il effectuera sous bracelet électronique avec obligation de soins pour son alcoolisme et obligation de travailler. Il doit verser 1.300 euros au policier qu'il a blessé et devra également effectuer 140 heures de TIG. Il a été reconnu coupable de vol avec effraction, incendie volontaire et violences sur personne dépositaire de l'autorité publique avec circonstances aggravantes. Le policier, lui, souffre de plusieurs ecchymoses, il a eu deux jours d'interruption de travail, avant de reprendre le service, ce lundi, jour de procès.