Facebook Facebook

Saisi chez un particulier car détenu de manière illégale, un renard confié au parc animalier des monts de Guéret

Publié il y a 2 semaines

Illustration
- Loïc Prunieres

Le parc animalier des monts de Guéret a un nouveau pensionnaire : un renard qui vivait jusqu'à présent chez un particulier en Creuse, de manière illégale. Il a été saisi par la justice, récupéré par la police de l'environnement et confié au parc. Ce n'est pas une première, on vous explique.

Un renard qui vivait enfermé chez un particulier en Creuse a été recueilli par le parc animalier des monts de Guéret. Il est interdit de détenir un animal sauvage chez soi, sauf autorisation très spécifique. Il a donc été saisi par la police de l'environnement après une perquisition, et est arrivé au parc au mois de juin. Ce n'est pas la première fois que le parc se voit confier un animal suite à une décision de justice.

"Avoir un animal sauvage, un effet de mode"

Depuis l'extension du parc en 2014, il accueille, en plus des loups, des animaux de la forêt. Parmi eux, plusieurs proviennent justement de saisies : "On en a une chez les sangliers, et nos deux chevreuils aussi", énumère Eve El Houari, capacitaire au parc animalier des monts de Guéret. S'y ajoutent deux blaireaux provenant d'un centre de sauvegarde, qui n'ont pas pu être relâchés dans la nature après avoir été soignés. Le reste des animaux vient d'échanges et de dons entre les parcs, pour assurer le brassage génétique. Tous les loups de Chabrières sont ainsi nés en captivité, dans les monts de Guéret ou dans d'autres parcs, aucun n'est arrivé après une saisie.

A Bord-Saint-Georges, le parc animalier des Clautres accueille aussi régulièrement des animaux exotiques saisis ou capturés, surtout des perroquets. Ces deux parcs animaliers, celui de Chabrières et celui des Clautres, insistent : ils ne sont pas des refuges, les particuliers ne doivent donc pas les contacter directement. Les animaux leur sont confiés par les polices de l'environnement de toute la France, dans le cadre de procédures judiciaires.

"On est une sortie de secours"

En Creuse, l'Office français de la biodiversité estime réaliser une dizaine de saisies de faune sauvage par an. Le chef départemental de l'OFB, Morgan Pochoday, explique : "Nous ne sommes pas un département où beaucoup de particuliers détiennent un animal sauvage. Ce n'est pas tous les jours qu'on saisit un renard, mais il y a un phénomène de société, un effet de mode. On est particulièrement attentifs aux espèces protégées comme les tortues d'Hermann, les chardonnerets ou les perroquets." L'OFB intervient peut intervenir sur signalement de citoyens qui ont par exemple observé une capture. Les agents assurent aussi une veille sur internet et les réseaux sociaux car certains y publient des photos ou vidéos de leurs animaux détenus illégalement.

La détention de faune sauvage est très réglementée en France. Il faut forcément que les animaux soient nés en captivité, pour tracer leur origine, ils ne peuvent pas être capturés dans la nature et enfermés dans une cage. Les animaux blessés ou abandonnés peuvent être recueillis par des centres de sauvegarde ou refuges : "Leur rôle est de récupérer des animaux de faune sauvage pour qu'ils reviennent à la vie sauvage, détaille Eve El Houari, capacitaire au parc animalier des monts de Guéret. Nous, on est un parc ; nos animaux sont destinés à la captivité. Ceux qui sont placés ici ne reviendront jamais à la vie sauvage. On est comme une sortie de secours."

"Un renard qui tourne en rond à cause du stress"

Le renard roux arrivé au mois de juin à Guéret vit seul dans son enclos pour le moment. Il suscite l'étonnement des visiteurs, parce qu'il tourne régulièrement en rond, sur lui-même. C'est une façon d'évacuer son stress, explique Eve El Houari : "Il fait ça pour se bercer. Ces animaux placés ont eu une vie avant d'arriver ici mais on a peu d'informations, on sait juste qu'il aurait dix ans. On l'observe beaucoup pour savoir ce qui l'angoisse, et essayer de l'apaiser." Le renard a notamment peur des véhicules et des vélos : "Quand on vient le nourrir, la plupart du temps il est calme, il vient presque manger dans la main, il n'est pas stressé par la présence des humains."

Il faut néanmoins répondre aux questionnements des visiteurs sur le comportement de ce renard : "C'est positif que les gens se soucient du bien-être des animaux, ça nous inquiète plus si les visiteurs ne se posent pas de questions et trouvent ça rigolo." Une pancarte explicative était mise en place, elle doit être réinstallée.

Auteur : Marie-Jeanne Delepaul, ICI CREUSE
00:00:00 - 00:00:00
Chargement... Bassemarchefm
Bassemarchefm